- Identifier les signes d’obstruction : toux, absence de bruit, cyanose, détresse respiratoire
- Ne jamais désobstruer en cas d’obstruction partielle, mais encourager la toux
- Sur obstruction complète, enchaîner claques dans le dos et compressions adaptées
- Adapter les gestes selon la morphologie (nourrisson, obèse, personne allongée)
- Réaliser un bilan continu et alerter les secours professionnels
Reconnaître une obstruction partielle des voies aériennes
Une respiration partiellement maintenue et une toux efficace
L’obstruction partielle se manifeste par une altération du passage de l’air sans blocage complet. La victime parvient encore à respirer, et surtout, elle tousse de façon efficace : ce réflexe naturel est un signe rassurant. Une toux bruyante et productive indique un mécanisme de défense visant à expulser l’objet obstruant.
Elle s’accompagne généralement d’une gêne respiratoire modérée, d’une respiration sifflante ou rauque, ainsi que de voies aériennes correctement ouvertes. La victime peut rester debout ou assise, exprimer verbalement son inconfort, et adopter instinctivement une position plus confortable pour faciliter la respiration. Absence de cyanose, de perte de conscience ou de silence respiratoire : ces critères distinguent nettement cette situation d’une obstruction complète.
Gestes à privilégier : encourager, surveiller, préparer
En cas d’obstruction partielle, il est crucial d’encourager la toux sans intervenir activement. Toute tentative de claques dorsales ou compressions abdominales peut transformer une obstruction partielle en obstruction complète, ce qui serait dangereux. Le secouriste se contente de :
- Encourager la toux active de la victime.
- Surveiller attentivement la respiration pour détecter tout signe d’aggravation.
- Administrer de l’oxygène, si disponible.
- Préparer une intervention rapide en cas d’évolution vers une obstruction totale.
Ce positionnement permet d’éviter une escalade de la situation tout en restant prêt à agir.
Les signes d’une obstruction complète : une urgence vitale
Arrêt total de la respiration, cyanose et panique
L’obstruction complète est caractérisée par une impossibilité totale de respirer, parler ou tousser. Rapidement, la cyanose se développe, le visage prenant une teinte violacée. La victime tente de respirer, mais sans succès : les efforts sont vains et silencieux.
Les signes d’étouffement sont évidents : main portée au cou, regard paniqué, agitation extrême. L’absence de réponse verbale ou respiratoire indique la gravité de la situation. Si aucune manœuvre de désobstruction n’est réalisée, une perte de connaissance survient vite, suivie d’un arrêt cardiorespiratoire, parfois en l’espace de quelques minutes.
Réaction immédiate : claques dorsales puis Heimlich ou RCP
Dans ce cas, aucune attente n’est permise. Dès que les signes sont identifiés, le secouriste doit engager les claques dans le dos, selon le protocole : jusqu’à cinq claques dorsales entre les omoplates, avec la victime penchée en avant, puis, en cas d’échec, compressions abdominales (Heimlich). Si l’état ne s’améliore pas, il est urgent de débuter une réanimation cardio-pulmonaire (RCP). Chaque seconde compte, et une action non différée peut réellement sauver la vie.
Techniques de désobstruction chez une victime consciente
Claques dorsales et compression abdominale : protocole adapté
Pour une victime consciente en obstruction complète, la désobstruction combine deux gestes :
- Jusqu’à 5 claques dorsales : avec la paume contre les omoplates, victime penchée en avant.
- Si inefficace, passage à 5 compressions abdominales : positionnement derrière la victime, poing fermé à l’épigastre, coups précis vers le haut et l’arrière.
Ce cycle peut être répété en alternant claques et compressions jusqu’à ce que l’objet soit expulsé ou que la victime perde connaissance. Il est essentiel de vérifier après chaque geste si la circulation de l’air est rétablie.
Adaptation aux profils spécifiques
Certaines situations demandent des ajustements :
- Femmes enceintes, personnes obèses, allongées : utiliser compressions thoraciques car l’abdomen est inaccessible.
- Nourrissons : modifications indispensables : 5 claques dorsales + 5 compressions thoraciques à deux doigts, avec position adaptée sur l’avant-bras du sauveteur.
L’appel aux secours est impératif dès le début du geste, même si l’air revient : des lésions internes peuvent nécessiter une surveillance ou un traitement médical.
Adapter la prise en charge selon l’âge et la condition physique
Nourrissons : protocoles spécialisés, pas de Heimlich
Chez les moins d’un an, la PLS exclut fermement la technique de Heimlich. On privilégie une séquence douce et efficace : 5 claques dorsales, puis 5 compressions thoraciques, toujours avec le nourrisson en position verticale sur le bras.
Enfants > 1 an : gestes adaptés à la taille
Pour les plus de un an, on applique les techniques de l’adulte, avec ajustement de la force : claques dorsales et compressions abdominales modérées, en surveillant la souffrance de l’enfant.
Adultes obèses, enceintes, allongés : compression thoracique
Lorsque le retour à la position debout est impossible, ou que l’abdomen n’est pas accessible (obésité, grossesse), les compressions thoraciques au centre du sternum sont utilisées. En cas d’inconscience, la ventilation assistée, l’ouverture des voies aériennes, et une RCP avec DAE sont mises en œuvre selon les protocoles.
Que faire si la victime perd connaissance
Transition vers la RCP en cas d’arrêt respiratoire
La perte de connaissance après une obstruction est un signe grave d'anoxie prolongée. Il faut immédiatement :
- Vérifier la respiration normale ou son absence.
- Commencer sans attendre les compressions thoraciques : 30 compressions / 2 insufflations, si possible.
- Inspecter la bouche avant chaque insufflation pour retirer un obstacle visible, sans chercher à palper à l’aveugle.
- Utiliser un DAE dès que disponible.
La RCP continue jusqu’à ce que la respiration spontanée revienne, que les secours prennent le relais, ou que l’effort devienne impossible. Même un retour d’air apparent impose un suivi médical complet : les complications internes ou neurologiques ne se manifestent pas toujours immédiatement.
Conclusion
Reconnaître, agir, adapter : les clés d’une intervention efficace
La distinction entre obstruction partielle et complète est cruciale. En cas de toux efficace, la meilleure réponse est la surveillance active. En cas d’absence d’air ou de bruit respiratoire, il faut désobstruer immédiatement, selon des procédures strictes adaptées à l’âge et à la morphologie. En cas de perte de connaissance, la réanimation devient prioritaire. Ces gestes, appliqués avec rigueur, peuvent sauver une vie tout en minimisant les risques de dommages collatéraux.
FAQ
Uniquement si la victime présente une obstruction complète et ne parvient plus à tousser efficacement.
Non, une toux efficace est le signe que l’air circule encore : il faut l’encourager à continuer.
Privilégier les compressions thoraciques si l’abdomen n’est pas accessible.

Oxygénothérapie
Nos kits d'oxygénothérapie de première urgence sont conçus pour intervenir en attendant l'arrivée des secours.
Obstruction des voies aériennes : 5 différences essentielles entre obstruction partielle et complète