- Vérifier immédiatement si la victime respire normalement
- Maintenir ou libérer les voies aériennes pour éviter l’obstruction
- Stabiliser la victime dans une position adaptée (PLS ou dos) selon la situation
- Surveiller en continu les signes de détérioration : conscience, respiration, vomissements
Perte de connaissance : une urgence à risque vital
Quand la conscience se brise, le danger s’installe rapide
La perte de connaissance, même brève, est un signal d’alarme majeur. Elle indique une dysfonction cérébrale, liée à un manque d’oxygène, à un trouble circulatoire ou neurologique. Sans intervention rapide, elle peut évoluer vers un arrêt respiratoire ou cardiaque en quelques minutes.
Allongée sur le dos, la victime ne peut plus protéger ses voies respiratoires. La langue chute, et des liquides ou vomissements peuvent obstruer les VAS. Cela provoque une hypoventilation passive, souvent le premier maillon menant à un arrêt cardiaque. Dès qu’il n’y a plus de réponse verbale ou tactile, et si les signes respiratoires sont altérés, la PLS ou la libération manuelle des voies respiratoires devient impérative. Le rôle du secouriste : surveiller, alerter, et agir immédiatement, sans attendre de matériel.
Les signes annonciateurs d’un arrêt respiratoire
Prévenir l’irréversible grâce à l’observation minutieuse
Avant l’arrêt respiratoire total, des indices peuvent signaler la détérioration imminente de la victime :
- Une respiration anormalement lente, irrégulière, bruyante, ou marquée de pauses
- Des gargouillements, ronflements ou bruits de régurgitation
- Une cyanose des lèvres, des doigts ou du visage
- Une agitation motrice, suivie d’un relâchement musculaire
Ces signes doivent déclencher une libération immédiate des voies aériennes, l’administration d’oxygène si possible, et la préparation à une éventuelle réanimation respiratoire, tout en continuant la surveillance. Cette réactivité peut empêcher un arrêt cardiaque.
Les 4 facteurs aggravants du risque cardiaque
Identifier les éléments qui précipitent l’arrêt du cœur
Certains éléments peuvent accélérer la transition entre une simple perte de connaissance et un arrêt cardiaque. Ces facteurs aggravants doivent être identifiés rapidement afin d’ajuster la surveillance et l’intervention. Voici les quatre principaux :
-
L’obstruction des voies aériennes
Lorsqu’une personne inconsciente est allongée sur le dos, sa langue peut chuter en arrière et bloquer les voies aériennes supérieures. S’y ajoutent parfois du sang, des vomissements ou des sécrétions. Cette obstruction passive empêche la ventilation efficace, entraînant une hypoxie rapide. Sans libération des voies aériennes, le cœur cesse de battre faute d’oxygène. -
L’hypoxie prolongée
Le cerveau et le myocarde sont très sensibles au manque d’oxygène. Toute hypoventilation non corrigée entraîne une chute de la saturation en oxygène, provoquant des troubles du rythme cardiaque, puis un arrêt circulatoire. Plus la privation d’oxygène dure, plus les dommages sont irréversibles. -
L’hypothermie
En cas d’exposition prolongée au froid, la température corporelle chute. L’hypothermie ralentit le métabolisme, altère la conduction cardiaque et favorise les fibrillations ventriculaires. Même modérée, elle aggrave le risque d’arrêt cardiaque chez une victime déjà affaiblie. -
L’absence de surveillance ou d’intervention
Une victime inconsciente laissée sans surveillance peut rapidement évoluer vers un arrêt sans que personne ne le constate. L’absence de gestes simples — mise en position latérale, appel des secours, contrôle régulier de la respiration — retarde la prise en charge et réduit les chances de réanimation efficace.
La combinaison de ces facteurs justifie une vigilance renforcée et une intervention adaptée dès les premières secondes. Leur prévention repose sur des gestes simples, enseignés dans toutes les formations de secourisme.
Adapter sa conduite selon le contexte médical ou traumatique
Distinction essentielle selon l’origine de la perte de conscience
L’attitude du secouriste diffère selon l’origine :
- Cause médicale (hypoglycémie, syncope, AVC…) : placer la victime en PLS si elle respire, dégager les objets autour, la couvrir, et surveiller constamment.
- Traumatisme suspecté (chute, accident…) : maintenir la victime sur le dos, sans mobilisation, avec un alignement rigoureux tête‑cou‑tronc. Les voies aériennes sont libérées manuellement et délicatement (bascule de tête ou traction mentonnière).
La surveillance continue des fonctions vitales guide la reprise ou le maintien de la conscience et permet de lancer une RCP si le situation se dégrade.
Prévenir les complications : la surveillance continue
Un acte de soin actif, déterminant pour la suite
Lorsqu’une victime présente une perte de connaissance, même transitoire, la surveillance continue est un élément central de la prise en charge. C’est elle qui permet de détecter précocement une évolution défavorable, de prévenir les complications graves et de guider les gestes du secouriste en attendant les secours médicalisés.
Le premier paramètre à surveiller est la respiration. Elle doit rester régulière, silencieuse, sans effort visible. Toute modification — ralentissement, pauses, bruits anormaux — doit alerter sur un risque d’obstruction ou de décompensation respiratoire. Il est conseillé de se positionner de façon à pouvoir sentir ou entendre l’air expiré et observer l’expansion thoracique sans interrompre le contact visuel avec la victime.
La conscience doit également être évaluée régulièrement. Une victime inconsciente peut présenter des mouvements réflexes, mais elle ne réagit pas aux stimulations verbales ni tactiles. L’apparition d’un réveil spontané, même bref, est un signe encourageant, mais ne doit pas faire interrompre la surveillance, car une rechute est possible.
Les signes périphériques comme la couleur de la peau, la température cutanée ou la présence de sueurs abondantes apportent aussi des indications utiles. Une cyanose, des extrémités froides ou un relâchement musculaire doivent renforcer la vigilance.
Enfin, il est crucial de maintenir la victime protégée de l’environnement : éviter le froid, le vent, la chaleur excessive ou tout risque mécanique (chute, piétinement en lieu public). Le secouriste doit rester concentré, rassurant, et prêt à engager une réanimation si l’état de la victime se dégrade.
Cette surveillance, bien que simple, constitue un acte de soin actif à part entière. Elle peut faire la différence entre une récupération rapide et une issue dramatique.
Conclusion
Anticiper, protéger et agir : les piliers de la prise en charge
La perte de connaissance impose une intervention rapide et structurée. En surveillant les signes respiratoires, en assurant une protection constante et en adaptant sa conduite aux circonstances, le secouriste minimise le risque d’arrêt cardiaque. Une vigilance exemplaire et des gestes adaptés peuvent réellement changer une issue tragique en survie.
FAQ
Non, elle peut évoluer vers un arrêt cardiaque si les voies respiratoires sont obstruées ou si elle n’est pas surveillée.
Seulement si elle respire et qu’aucun traumatisme n’est suspecté. Sinon, elle doit rester sur le dos avec surveillance renforcée.
Lui tourner délicatement la tête de côté, ou la placer en PLS si possible, tout en maintenant l’alignement tête-cou-tronc.

Oxygénothérapie
Nos kits d'oxygénothérapie de première urgence sont conçus pour intervenir en attendant l'arrivée des secours.

Perte de connaissance : 4 facteurs qui aggravent le risque d’arrêt cardiaque