- Identifier rapidement une obstruction complète des voies aériennes chez une victime consciente.
- Adapter la technique selon l’âge et la corpulence de la victime (adulte, enfant, nourrisson).
- Pencher la victime vers l’avant pour favoriser l’expulsion du corps étranger.
- Donner 1 à 5 claques vigoureuses entre les omoplates, avec la main ouverte.
- Réévaluer l’efficacité du geste : apparition d’une toux, rejet du corps étranger ou reprise de la respiration.
Quand utiliser la méthode des claques dans le dos ?
Un geste réservé à l’obstruction complète des voies aériennes
La méthode des claques dans le dos s’applique uniquement lorsqu’une obstruction complète empêche toute respiration. Elle concerne une victime consciente, incapable de parler, tousser ou respirer, ce qui entraîne une détresse silencieuse souvent accompagnée de gestes paniqués, d’une cyanose croissante, ou d’une perte progressive du tonus musculaire. Dans ce type d’urgence, la reconnaissance des signes doit être immédiate pour permettre une réaction adaptée, car l’évolution vers un arrêt respiratoire peut être extrêmement rapide. Contrairement à une obstruction partielle, caractérisée par une toux efficace ou des sons respiratoires, l’obstruction complète impose d’intervenir sans délai. Ce geste de premier recours ne doit en aucun cas être remplacé par une tentative manuelle d’extraction de l’objet, qui serait non seulement inefficace, mais potentiellement dangereuse. La méthode vise à générer une pression thoracique brutale, suffisante pour déloger l’objet obstruant et restaurer la ventilation.
État de la victime et technique à utiliser
Le choix de la technique de désobstruction repose sur deux critères essentiels : l’état de conscience de la victime, et la nature de l’obstruction. Si la victime est consciente et présente une obstruction partielle, aucune intervention physique n’est nécessaire : la toux spontanée est le meilleur moyen naturel de déloger l’obstruction. En revanche, si la personne est consciente mais incapable de respirer, de parler ou de tousser, la situation est critique et nécessite l’usage immédiat des claques dans le dos, en respectant les postures adaptées selon l’âge. Pour une victime inconsciente, quelle que soit l’obstruction, la méthode ne s’applique pas : il faut passer à une prise en charge de type arrêt cardiorespiratoire (ACR), incluant des compressions thoraciques et ventilations si les conditions le permettent.
État de la victime | Obstruction partielle (toux possible) | Obstruction complète (pas de toux, pas de voix) | Technique à utiliser |
Consciente | Ne pas intervenir, surveiller | ✅ Oui | Claques dans le dos (adaptées au gabarit) |
Inconsciente | ❌ Non | ❌ Non | Massage cardiaque / ventilation (algorithme ACR) |
Pourquoi cette technique fonctionne-t-elle ?
Principe biomécanique de surpression thoracique
La technique repose sur un mécanisme physique efficace : la création d’une pression soudaine dans la cage thoracique pour expulser un corps étranger des voies aériennes. En frappant entre les omoplates avec le talon de la main, on génère une onde de choc mécanique qui agit comme un coup de piston, propulsant de l’air à travers la trachée. L’inclinaison du tronc vers l’avant permet de diriger l’expulsion vers l’extérieur tout en réduisant le risque de déplacement du corps étranger vers une position plus profonde. Cette méthode ne nécessite aucun matériel et peut être appliquée immédiatement, même dans des environnements non médicalisés. Elle mobilise les forces internes du corps plutôt que des interventions externes ou invasives, ce qui en fait un outil de premier secours extrêmement précieux. Son efficacité repose sur l’exécution rapide, la précision du geste et la compréhension du moment opportun pour l’appliquer.
Comment adapter le geste selon le gabarit de la victime ?
Méthode chez l’adulte et le grand enfant
Chez un adulte ou un grand enfant, la méthode nécessite une stabilité posturale et une bonne coordination. La victime doit être laissée en position debout ou assise, légèrement penchée vers l’avant pour faciliter l’expulsion. Le sauveteur se place légèrement sur le côté et en retrait, afin de pouvoir soutenir le thorax d’une main tout en administrant avec l’autre jusqu’à cinq claques nettes entre les omoplates. La trajectoire du coup doit être ascendante, dirigée vers l’extérieur de la bouche. Cette configuration permet à la fois de contrôler le corps de la victime pour éviter une chute, et de concentrer l’impact là où il sera le plus efficace. Il est important d’éviter tout mouvement parasite qui compromettrait la précision ou l’efficacité du geste.
Adaptation chez le nourrisson ou le jeune enfant
Chez le nourrisson ou le petit enfant, la morphologie impose une adaptation rigoureuse. L’enfant est placé en position ventrale sur l’avant-bras du secouriste, en califourchon, avec la tête orientée vers le sol et située plus bas que le thorax. Cette inclinaison facilite l’évacuation naturelle du corps étranger par effet de gravité. La tête doit être maintenue sans pression excessive sur la gorge, pour ne pas comprimer les voies respiratoires. Les claques sont administrées avec une intensité adaptée, toujours entre les omoplates, avec la paume ouverte. Une variante consiste à poser l’enfant sur la cuisse du secouriste, tronc basculé vers l’avant, ce qui renforce la stabilité tout en respectant l’axe du geste. Dans tous les cas, la précision, la posture et la direction du mouvement sont déterminantes pour garantir l’efficacité et éviter des lésions inutiles.
Quels sont les risques et les critères d’efficacité ?
Risques liés à une mauvaise évaluation ou exécution
Même si la méthode est simple à enseigner, elle comporte des risques potentiels en cas de mauvaise application. L’erreur la plus fréquente consiste à intervenir alors que la victime tousse encore, ce qui risque de faire descendre l’objet plus profondément. Une autre erreur fréquente est l’insuffisance de force dans le coup, qui peut rendre le geste inefficace, ou au contraire, un geste mal maîtrisé chez des personnes fragiles ou âgées, susceptible d’entraîner des ecchymoses ou des traumatismes mineurs. L’objectif est de doser précisément la force tout en gardant une posture stable et une direction bien orientée.
Signes d’efficacité à observer immédiatement
L’efficacité de la technique se mesure dans les secondes suivant chaque claque. Les signes positifs incluent : l’apparition d’une toux, l’expulsion visible d’un corps étranger, le retour de la respiration, ou la voix qui devient audible. En l’absence de ces signes après plusieurs tentatives correctement réalisées, il faut cesser les claques et passer sans attendre à la technique suivante recommandée, selon l’âge et l’état de la victime. Le but n’est pas de persister, mais de restaurer la ventilation le plus rapidement possible, en utilisant la technique adaptée au bon moment.
Claques dans le dos : que faire si cela ne suffit pas ?
Transition vers une autre technique selon l’âge
Si les claques dans le dos échouent, il est crucial d’enchaîner rapidement avec une autre technique de désobstruction, en fonction de l’âge de la victime. Chez l’adulte ou l’enfant de plus d’un an, la manœuvre suivante est la compression abdominale, plus connue sous le nom de méthode de Heimlich. Cette technique repose sur une poussée sèche vers le haut, exercée sur la zone entre le nombril et le sternum, pour provoquer une surpression thoracique capable de dégager l’objet bloquant. L’efficacité de cette méthode dépend, là encore, de la vigueur du geste, de la précision de la posture et de la capacité à maintenir la victime stable. Chez le nourrisson, en revanche, cette technique est formellement contre-indiquée : on adopte alors une autre approche, en plaçant le bébé sur le dos, en appui sur l’avant-bras, et en réalisant des compressions thoraciques spécifiques, semblables à celles pratiquées en réanimation, mais adaptées en fréquence et intensité.
Que faire en cas de perte de conscience ?
Si malgré les tentatives, la victime perd connaissance, la situation est à considérer comme un arrêt cardiorespiratoire. Dans ce cas, l’enjeu immédiat est de libérer les voies aériennes, évaluer la respiration, et débuter sans attendre les compressions thoraciques, en alternance avec des tentatives de ventilation si du matériel est disponible et que le sauveteur est formé. Chaque seconde compte : la rapidité avec laquelle le sauveteur enchaîne les techniques, sans hésitation, a une influence directe sur l’oxygénation cérébrale et la survie de la victime. Il est également impératif de contacter les secours médicaux, même si la désobstruction a réussi, afin de prévenir les complications secondaires ou vérifier l’état clinique général.
Conclusion
Un geste simple, encadré et vital à maîtriser
La méthode des claques dans le dos est une intervention essentielle en cas d’obstruction complète chez une victime consciente. Son efficacité dépend de plusieurs facteurs : la rapidité du diagnostic, la maîtrise de la posture, la direction du geste et l’adaptation à la victime. Ce geste peut sauver une vie sans matériel, mais demande vigilance, rigueur et formation. Si les claques échouent, elles doivent immédiatement céder la place à des techniques complémentaires, sans attendre que la situation se dégrade. Le temps de réaction, la bonne exécution et la connaissance des protocoles font toute la différence.
FAQ
Elle ne s’applique pas aux victimes inconscientes ou à celles présentant une obstruction partielle des voies aériennes.
Jusqu’à 5 par série, en réévaluant à chaque fois l’efficacité. Il est possible d’alterner avec d’autres techniques en cas d’échec.
Non, si le geste est adapté (position sur l’avant-bras, maintien sécurisé de la tête, dos incliné). La sécurité repose sur la bonne exécution.

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