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5 réflexes vitaux face à un accident électrique

Labodal
9 juin 2025 par
5 réflexes vitaux face à un accident électrique
LABODAL, Labodal - Administratif
  • S’assurer que la victime n’est pas en contact avec un conducteur ou un objet potentiellement électrifié


  • Ne jamais toucher la victime tant que l’alimentation électrique n’est pas formellement coupée.


  • Couper le courant ou faire appel à une personne habilitée pour le faire (EDF, SNCF, etc.).


  • Retirer les vêtements en combustion et les chaussures pour limiter les lésions thermiques.
    Appliquer une conduite adaptée selon les signes de brûlure, de détresse vitale ou de projection.


  • Compléter le bilan et rechercher les lésions musculaires ou internes.
    Informer les secours si la victime est enceinte en raison du risque pour le fœtus.




Identifier les situations à risque d’électrisation



Analyser le contexte pour anticiper les risques immédiats

Reconnaître les contextes propices à une électrisation est un préalable indispensable pour assurer à la fois la sécurité du sauveteur et une intervention efficace. Dans la majorité des situations, le danger provient d’installations électriques défectueuses, de conditions environnementales critiques, ou de comportements inadaptés. Avant toute tentative de secours, il est donc crucial d’évaluer visuellement l’environnement et de repérer les signes de menace potentielle. Cette vigilance permet d’éviter une électrisation secondaire, qui pourrait transformer le sauveteur en seconde victime.


Repérage des sources d’électrisation dans différents environnements

Les scénarios les plus fréquents incluent la présence de câbles dénudés, de fils arrachés, ou de dispositifs immergés. Dans un environnement domestique, les rallonges électriques exposées à l’humidité ou les appareils sous tension placés à proximité d’un point d’eau représentent des risques majeurs. En extérieur, les lignes à haute tension tombées au sol, les installations endommagées par des intempéries ou les accidents de voirie impliquant un réseau électrique doivent alerter immédiatement. Le risque est d’autant plus grand lorsque la victime semble inerte, mais que le courant n’a pas encore été coupé. Toute précipitation dans un tel contexte peut s’avérer fatale.

Sécuriser la scène sans s’exposer au danger


Observation active et mise à distance

La sécurisation de la zone doit précéder toute action. Tant que le courant est actif, le danger est réel. Le sauveteur doit adopter une approche rigoureuse et systématique, en commençant par une observation minutieuse de l’environnement. Des éléments tels que des arcs électriques, des fils au sol, des surfaces humides autour d’un équipement branché, ou encore des bruits inhabituels sont autant d’indices à prendre en compte avant de s’approcher.


Mise en place d’un périmètre de sécurité et interruption du danger

En basse tension, une distance minimale d’un mètre est recommandée. En cas de doute sur la tension ou si une source haute tension est suspectée, cette distance doit être largement augmentée. Il est impératif d’empêcher quiconque de s’approcher. Aucun contact avec la victime ne doit être établi tant que la source d’alimentation n’est pas clairement identifiée et neutralisée. Lorsque cela est possible, la coupure doit être immédiate via un disjoncteur identifiable, à condition de ne pas prendre de risque soi-même (présence d’eau, zones conductrices, etc.). Une fois la zone maîtrisée, un balisage visuel ou un avertissement verbal est essentiel pour prévenir les suraccidents.


Couper l’alimentation électrique en toute sécurité




Priorité absolue : interrompre la circulation du courant

L’acte de couper le courant est le pivot de la sécurisation. Il met fin au danger immédiat et permet au sauveteur d’intervenir sans risque vital. Cette opération doit être réalisée uniquement si elle peut l’être sans danger personnel, sans toucher d’objets conducteurs ou de surfaces humides. Il est fondamental de ne jamais toucher la victime avant d’avoir formellement interrompu la source de courant.


Procédures selon le type d’environnement

Dans un cadre domestique, l’intervention passe par le tableau électrique principal. En milieu professionnel, cela peut impliquer la localisation d’un interrupteur d’urgence, la manipulation de systèmes différentiels, ou l’application de procédures de consignation. Si le courant ne peut pas être coupé de manière claire et sûre, il faut faire appel aux services compétents : électriciens, pompiers, ou opérateurs de réseau. Il est aussi essentiel de prendre en compte les risques de réalimentation involontaire, en cas de groupes électrogènes ou de circuits multiples. La confirmation visuelle de l’absence de danger (aucune étincelle, aucun son, fils inertes) précède toute approche de la victime.



Évaluer les dommages corporels visibles et invisibles



Examiner minutieusement les signes de gravité

Une fois la zone sécurisée, il faut procéder à une évaluation complète de l’état de la victime. Les lésions liées à une électrisation peuvent être internes et gravissimes, même en l’absence de signes extérieurs évidents. Le courant peut traverser le corps et provoquer des brûlures profondes, des troubles musculaires, cardiaques ou neurologiques. Il faut donc observer les extrémités (mains, pieds) à la recherche de brûlures d’entrée ou de sortie, qui trahissent le trajet du courant.


Identifier les symptômes retardés et interroger la victime

Certains signes peuvent apparaître plus tardivement : troubles de la conscience, douleurs musculaires, difficultés respiratoires, ou rythmes cardiaques irréguliers. Même si la victime est consciente, il est crucial de poser des questions ciblées : ressent-elle des fourmillements, une chaleur localisée, des vertiges, une gêne thoracique ? L’absence de marque visible ne signifie pas l’absence de gravité. Chaque symptôme verbal ou comportemental doit être transmis aux secours, car il oriente la prise en charge médicale.


Adapter les gestes selon le profil de la victime



Prise en compte de la vulnérabilité individuelle

La gravité d’un accident électrique dépend aussi du profil de la victime. Les enfants, en raison de leur faible masse corporelle et de la sensibilité accrue du cœur, sont particulièrement à risque, même à faible intensité. De même, les personnes âgées ou atteintes de pathologies cardiaques peuvent présenter des troubles graves sans signe avant-coureur. Ces profils exigent une surveillance accrue, même si la personne reste consciente.


Cas particuliers : femmes enceintes, professionnels, inconscients

Chez la femme enceinte, le risque concerne aussi le fœtus : toute électrisation, même minime, justifie une alerte immédiate aux secours. Il faut également tenir compte du contexte d’exposition : un ouvrier sur une ligne haute tension n’aura pas subi les mêmes effets qu’un particulier avec un appareil électroménager. Enfin, si la victime présente des troubles de la conscience, une douleur persistante ou des brûlures multiples, il convient de l’installer en position latérale de sécurité, de la couvrir, et de surveiller sa respiration jusqu’à l’arrivée des secours.​


Conclusion


Agir avec méthode et vigilance pour éviter l’aggravation

Les accidents d’origine électrique exigent une extrême prudence. L’urgence ne doit jamais primer sur la sécurité : sécuriser la scène, couper l’alimentation, puis observer, évaluer, adapter. Chaque geste compte pour éviter une électrisation secondaire, identifier les blessures invisibles, et préparer la prise en charge médicale. En contexte professionnel ou public, ces réflexes sont un levier vital de prévention, d’efficacité, et de protection des intervenants.


FAQ


Non. Tant que l’alimentation électrique n’est pas formellement coupée, tout contact direct est dangereux pour le sauveteur. Attendez la coupure ou faites appel à un professionnel habilité.

Les signes de gravité incluent : perte de connaissance, brûlures profondes aux extrémités, douleurs thoraciques, contractions musculaires persistantes ou respiration anormale. Même sans symptôme visible, un choc électrique peut entraîner des lésions internes sévères.

Oui. Même une électrisation dite « légère » peut avoir des effets différés (troubles cardiaques, brûlures internes). Toute électrisation justifie un bilan médical, surtout chez les enfants, les personnes âgées ou les femmes enceintes.