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5 réflexes vitaux face à une victime d’explosion

16 juillet 2025 par
5 réflexes vitaux face à une victime d’explosion
LABODAL, Labodal - Administratif

  • Garantir immédiatement la sécurité de la zone et des intervenants.


  • Considérer toute personne exposée, même asymptomatique, comme potentiellement victime.


  • Rechercher activement des signes de blast, y compris discrets ou retardés.


  • Appliquer les gestes de secours adaptés à la nature des lésions (respiratoires, cutanées, traumatiques).


  • Transmettre un bilan systématique à l’autorité médicale, même sans symptôme évident.




Pourquoi chaque explosion peut blesser sans laisser de trace visible



Le blast primaire : une onde de choc invisible mais redoutable

Une explosion ne provoque pas uniquement des blessures visibles. Lorsqu’un souffle se propage, il génère une onde de choc extrêmement puissante qui traverse le corps humain. Cette pression brutale, appelée blast primaire, peut entraîner des lésions internes majeures sans aucune trace externe apparente.

Les organes creux comme les poumons, les intestins, les tympans ou le larynx sont particulièrement sensibles. Ils peuvent subir des contusions, des micro-ruptures ou une surpression auditive. Ces atteintes passent souvent inaperçues au moment de l’explosion, car elles ne s’accompagnent ni de douleur immédiate ni de plaie.

Des symptômes qui peuvent apparaître avec retard

L’un des risques majeurs du blast primaire, c’est que ses effets peuvent se manifester plusieurs heures, voire un jour entier après l’exposition. Une personne apparemment indemne peut ensuite souffrir de :

  • détresse respiratoire brutale ;
  • vertiges soudains ou désorientation ;
  • surdité partielle ou acouphènes ;
  • douleurs abdominales sans cause visible.

Une évaluation médicale indispensable pour tous

Face à ces risques invisibles, chaque individu ayant été exposé doit être considéré comme une victime potentielle, même s’il ne montre aucun symptôme. Le référentiel PSE impose une évaluation médicale systématique, qu’il y ait plainte ou non. Ce principe de précaution est essentiel pour éviter de passer à côté d’une complication grave.


Reconnaître les 4 types de lésions de blast



L’importance de comprendre les mécanismes lésionnels

Les blessures causées par une explosion ne dépendent pas uniquement de la puissance du souffle, mais aussi de la position de la victime. Le référentiel distingue quatre types de blasts, chacun correspondant à un mécanisme spécifique.

1. Le blast primaire : l’onde de choc interne

Directement lié à la surpression, il atteint surtout les organes creux. Invisible à l'œil nu, il peut provoquer :

  • une gêne respiratoire progressive ;
  • des douleurs abdominales sourdes ;
  • des troubles auditifs discrets.

2. Le blast secondaire : les projectiles

Ici, ce sont les fragments de verre, métal ou béton propulsés par l’explosion qui causent des blessures. Ils entraînent souvent :

  • des plaies multiples sur les membres ou le visage ;
  • des saignements importants visibles ;
  • des lésions parfois très profondes.

3. Le blast tertiaire : projection de la victime

Le souffle projette la personne contre un mur, un sol ou un obstacle. Cela peut provoquer :

  • des fractures osseuses ;
  • des traumatismes crâniens ;
  • des lésions de la colonne ou de la moelle épinière.

4. Le blast quaternaire : brûlures et toxiques

Il regroupe les atteintes indirectes : incendie, fumées, produits chimiques ou chocs psychologiques. Ces blessures peuvent être :

  • des brûlures graves ;
  • une intoxication respiratoire ;
  • un état de stress aigu.

Une même personne peut cumuler plusieurs types de blessures, d’où l’importance d’un examen complet et sans préjugé.



Examiner toute victime comme potentiellement blessée



Ne pas se fier aux apparences

Lors d’un incident explosif, certaines victimes peuvent marcher, parler ou même plaisanter. Cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas blessées. L’expérience montre que l’absence de signes extérieurs n’exclut en rien une atteinte interne sérieuse, notamment neurologique, auditive ou respiratoire.

Les signes discrets à détecter activement

Le secouriste doit rechercher systématiquement certains signes évocateurs de blast primaire ou de traumatisme secondaire :

  • parole lente, hésitante ou gênée ;
  • toux persistante ou respiration anormale ;
  • désorientation ou troubles de l’équilibre ;
  • vision floue ou ralentissement moteur.

Ces signaux, même discrets, doivent alerter et motiver une observation prolongée.

Priorité à la sécurité et à l’évaluation calme

Il est indispensable d’extraire les victimes dans une zone sécurisée et silencieuse pour affiner l’évaluation. L’examen doit être répété, même si les constantes semblent normales. En cas d'afflux de victimes, le triage ne doit jamais exclure les asymptomatiques.


Adapter les gestes de secours selon le contexte et la gravité



Une prise en charge modulable selon le type de blast

Il n’existe pas de protocole unique face aux blessures d’explosion. Chaque intervention doit s’adapter à la nature du blast, à l’environnement et à l’état de la victime. Une évaluation rapide mais complète est donc indispensable.

Réflexes en cas de blast primaire

  • Ne pas déplacer la victime ;
  • La maintenir au calme, allongée si possible ;
  • Administrer de l’oxygène si disponible ;
  • Surveiller les signes respiratoires.

Réflexes en cas de blast secondaire

  • Protéger les plaies sans extraire les corps étrangers visibles ;
  • Arrêter une hémorragie si elle menace la vie ;
  • Appliquer des pansements stériles.

Réflexes en cas de blast tertiaire

  • Immobiliser l’axe tête-cou-tronc ;
  • Rechercher des signes de lésion médullaire ;
  • Surveiller la conscience et la respiration.

Réflexes en cas de blast quaternaire

  • Refroidir les brûlures si possible ;
  • Enlever les vêtements brûlants sans arracher la peau ;
  • Détecter les signes de détresse respiratoire.

Toutes ces actions doivent être accompagnées d’un recueil d’informations précises : lieu exact, position initiale de la victime, circonstances de l’explosion. Ce bilan est crucial pour orienter les secours spécialisés.


Organiser l’intervention en présence de nombreuses victimes



Quand la logistique devient un acte de survie

Lorsqu’une explosion touche un lieu fréquenté, le nombre de victimes peut rapidement dépasser les capacités immédiates de secours. Dans ces conditions, l’organisation est aussi vitale que les gestes médicaux.

Sécurisation et tri initial : les premières priorités

La première étape consiste à sécuriser le site : évacuer les zones à risque, prévenir les risques secondaires (incendie, gaz, débris instables). Ensuite, un tri visuel rapide permet de classifier les victimes :

  • urgences vitales visibles ;
  • blessés stables à surveiller ;
  • asymptomatiques à ne pas négliger.

Centraliser, documenter et communiquer efficacement

Il est crucial d’organiser un point de regroupement pour les victimes conscientes. Cela facilite :

  • la surveillance collective ;
  • la remontée des informations médicales ;
  • la coordination avec le SAMU ou les secours spécialisés.

Chaque victime doit, si possible, être identifiée, interrogée, observée et enregistrée, même en l'absence de symptômes apparents.

Ne jamais négliger l’impact psychologique

Le choc émotionnel est réel, autant pour les victimes que pour les secouristes. Il est donc nécessaire de :

  • maintenir un cadre rassurant ;
  • désigner un référent d’écoute ou de relai ;
  • anticiper les manifestations post-traumatiques.



Conclusion


Face à une explosion, la priorité du secouriste est de sécuriser la zone et de traiter chaque personne présente comme une victime potentielle, même en l’absence de plaie visible. Les mécanismes de blast peuvent provoquer des lésions internes, respiratoires ou auditives qui ne se manifestent que plusieurs heures après l’événement. En appliquant trois réflexes simples – protection, identification et surveillance – le sauveteur évite les erreurs d’appréciation et assure une prise en charge adaptée. Une vigilance systématique, associée à un bilan précis transmis aux secours, permet de prévenir les complications graves et d’anticiper une évolution parfois trompeuse des blessures.

FAQ


Ils peuvent inclure des douleurs thoraciques, un saignement auriculaire ou une difficulté respiratoire, souvent sans blessure externe visible.

Oui. Même en l’absence de symptômes, des lésions internes ou auditives peuvent apparaître plusieurs heures plus tard. Un examen médical est indispensable.

Non, seulement si la zone est sécurisée. La priorité est de protéger les intervenants et d’écarter les victimes d’un risque secondaire sans aggraver leurs blessures.