Actions à réaliser
- Identifier si la perte de connaissance est associée ou non à un traumatisme.
- Choisir la technique adaptée : bascule prudente de la tête (non traumatisé) ou élévation simple du menton (traumatisé).
- Surveiller la respiration immédiatement après la libération des voies aériennes.
Identifier le contexte : traumatisme ou non ?
Pourquoi cette distinction est cruciale
Avant tout geste, il est impératif de déterminer si la perte de connaissance de la victime est liée ou non à un traumatisme. Cette analyse conditionne le type de libération des voies aériennes à réaliser. En effet, un mouvement inadapté chez une victime traumatisée, notamment au niveau cervical, pourrait aggraver une lésion déjà existante, voire entraîner des conséquences irréversibles.
Signes évocateurs d’un traumatisme
Les circonstances de l’accident sont des éléments déterminants : chute de hauteur, collision routière, choc à la tête ou au dos, victime retrouvée inconsciente dans un environnement à risque (chantier, route, sport). Sur le plan visuel, la présence d’un casque, d’un saignement, d’une posture anormale ou d’un état inconscient sans témoin suffisent à orienter vers une suspicion de traumatisme.
Principe de précaution en l’absence de certitude
En cas de doute, il convient d’agir comme si la victime était traumatisée. Cela implique une libération douce, sans mobilisation du rachis cervical, et la mobilisation minimale des structures anatomiques. Cette précaution est essentielle pour éviter une atteinte médullaire potentiellement grave.
Adapter le geste : techniques selon le type de victime
Chez une victime non traumatisée
La manœuvre recommandée est la libération des voies aériennes par bascule prudente de la tête et élévation du menton. Elle permet de dégager la langue de la paroi postérieure du pharynx, souvent à l’origine de l’obstruction. Le geste s’effectue en plaçant une main sur le front de la victime et deux ou trois doigts sous le menton, afin de soulever doucement la tête sans brusquerie.
Chez l’enfant ou l’adulte, cette manœuvre est généralement bien tolérée et immédiatement efficace si elle est réalisée dès le 2ᵉ regard, lors du bilan vital. Chez le nourrisson, la bascule doit être limitée afin d’éviter toute hyperextension du rachis cervical.
Chez une victime traumatisée
Lorsque la victime est suspectée d’un traumatisme, la libération des voies aériennes doit éviter tout mouvement de la colonne cervicale. On utilise alors la technique d’élévation du menton seule, sans bascule de la tête, voire simplement un repositionnement en position neutre. Les doigts sont placés sous la mandibule pour la soulever avec prudence, sans tirer ni pencher la tête vers l’arrière.
Cette précaution permet de conserver un axe trachéo-oral aussi droit que possible tout en rétablissant une ventilation minimale. La manœuvre est souvent suffisante pour permettre une ventilation spontanée ou une insufflation efficace en cas de RCP.
En cas d'obstruction persistante
Si malgré les manœuvres adaptées, l’air ne passe pas (absence de ventilation visible ou sonore), une vérification rapide de la cavité buccale doit être effectuée. Des corps étrangers, vomissures ou prothèses peuvent être à l’origine de l’obstruction. Dans ces cas, une extraction manuelle prudente peut être envisagée, sans mobiliser la tête, en particulier chez les victimes traumatisées.
Conclusion
La libération des voies aériennes est l’un des premiers gestes à effectuer face à une perte de connaissance. Son efficacité repose sur une évaluation rapide du contexte : traumatisme suspecté ou non. Un geste mal adapté peut compromettre la sécurité de la victime, notamment en cas de lésion cervicale. La maîtrise de ces manœuvres, simples en apparence, nécessite une rigueur d’exécution pour assurer une ventilation efficace et prévenir toute détérioration.
FAQ
Il faut rechercher des indices : chute, accident de la route, impact à la tête, inconscience après un traumatisme. En cas de doute, considérer la victime comme traumatisée.
Non, ces gestes sont purement manuels et doivent précéder toute instrumentation (canule, insufflateur…).
Libération des voies aériennes : adapter la manœuvre au contexte traumatique